Pour réaliser cette deuxième parenthèse philosophique, j’ai voulu faire quelque chose de très différent de ce que je propose habituellement à mes clients en tant que médiatrice graphique.
Se détacher de la commande pour revenir à un besoin personnel n’est pas chose aisée et demande à se poser les bonnes questions…
« Mais qu’est-ce-que j’ai envie de raconter au juste ? » « Et comment je vais le raconter ? »
C’est dans mes inspirations que je suis allée chercher : pourquoi cet artiste me touche plus qu’un(e) autre ? Pourquoi cet auteur/autrice de BD ? Comment la narration se construit-elle ? Pourquoi son geste m’émeut ? Qu’est-ce-que je trouve intéressant, à garder ?… Se poser des questions m’a permis de quitter la sphère du ressenti pour poser des mots et objectiver un processus créatif.
Je suis aussi revenue à mes travaux, plus intimes, pour chercher une ligne directrice entre tout ça… ; à mes fondamentaux : le besoin de peindre, revenir à la main, de découper, de triturer…
Quel plaisir de ne plus dépendre d’une tablette numérique pour s’exprimer, quel plaisir de retrouver l’art de l’hésitation, de la rature ! De pouvoir se lâcher, de retrouver la gestuelle du pinceau…
S’inspirer d’ailleurs
Les réseaux sociaux ont au moins un bon avantage : celui de montrer les coulisses des artistes. Cela m’a été précieux, salvateur pour traverser les phases de doute inhérentes au processus créatif :
Peau est mon dernier coup de cœur de ces derniers mois : j’ai été transportée par le trait à la fois délicat et juste de Sabien Clément. Le travail d’écriture de Mieke Versyp se marie à merveille avec son trait : un ensemble de choses avec lequel je me sens en résonance.
J’admets m’être librement inspirée de la gamme chromatique de l’ouvrage pour la réalisation de cette deuxième histoire courte.
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Benjamin Bachelier est un artiste que j’admire beaucoup : il crée des ponts permanents entre sa formation d’artiste plasticien et dessinateur de BD. Son trait est généreux, vivant… Il y a une forme de confiance en soi qui se dégage de son travail, quelque chose qui dit « ne te pose pas trop de questions, joue avec la matière et tu verras après. »
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L’univers excentrique de Brecht Evens, ses couleurs, son travail à l’encre sont un vrai rappel que l’on n’est pas obligé de faire des BDs à la franco-belge. J’ai à la maison un exemplaire dédicacé des Amateurs de ce grand monsieur qui vivait pas loin de mon ancien chez moi au demeurant !
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On aurait trouvé bizarre que je ne parle pas du travail d’Alfred… (vu comment j’en parle régulièrement à mes proches) Au-delà de son talent artistique, j’aimerais avant tout remercier la générosité dont il fait preuve en partageant son savoir-faire, son processus de création, ses réflexions, ses doutes.
Et il y en aurait beaucoup d’autres…
Et vous, quels sont vos auteurs inspirateurs ? Cela me plairait beaucoup de le savoir 🙂
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